Rien de plus organisée que la vie des abeilles, et les saisons dans la ruche définissent la vie et les activités de toute la colonie, mais également les tâches de l’apiculteur. Chaque activité coïncide, de façon pointilleuse, avec une saison, que ce soit chez les abeilles ou chez l’apiculteur. Afin d’avoir les bons gestes au meilleur moment, il est important de connaître tout ce qui touche la ruche au fil des saisons.
Une activité qui suit le fil des saisons dans la ruche
La ruche au fil des saisons se traduit par des phénomènes et des missions pour chaque période, voire pour chaque mois. Une saison pourrait correspondre à plusieurs périodes, composées d’un ou de plusieurs mois. L’apiculture est une activité conforme à une certaine « horloge » dont l’indicateur est la saison. Comme les trois castes, à savoir la reine, les ouvrières et les faux-bourdons ont chacune leurs rôles, les occupations suivent également les saisons.
Ainsi, les quatre saisons d’une ruche peuvent s’exprimer comme suit. Le printemps est la saison pendant laquelle les activités des abeilles sont stimulées par l’allongement du jour. C’est la saison des premières récoltes de pollen et de nectar et celle de la construction des cellules de couvain. Les œufs éclos feront de nouvelles abeilles. Au beau milieu et vers la fin du printemps, l’essaimage pourrait se produire. En été, la miellée sera à son apogée et les abeilles font la pleine réserve de pollen, de nectar et de miellat pour les prochaines saisons.
L’automne se traduit par la naissance de nouvelles abeilles, plus costaudes et plus fortes pour affronter l’hiver. Au début de la saison, les butineuses arrivent encore à récolter de la nourriture pour assurer l’hiver. L’hiver se résume à l’hibernation et à une grande baisse des activités à l’extérieur. Toutefois, d’autres missions sont encore remplies par les ouvrières en attendant le prochain printemps.
Le rôle de l’apiculteur au cours des différentes saisons
Les saisons dans la ruche disposent la vie active des abeilles, mais l’apiculteur suit également un calendrier apicole pour accomplir chaque opération. Il ne s’agit pas simplement de contrôler la ruche, quelques missions sont impératives pour toutes saisons. Ainsi, le printemps signifie pour l’apiculteur la première ouverture de la ruche. C’est le moment propice pour faire une visite de la colonie. Il devra choisir les meilleures abeilles pour une division de la ruche, l’élevage des reines commence au début du printemps. C’est également la saison de l’essaimage, l’apiculteur doit y veiller. Le printemps constitue les périodes prévernale et vernale.
L’été est la saison qui se traduit par un certain rythme dans la ruche, les abeilles sont en pleine effervescence pour assurer la miellée de l’été. L’intervention de l’apiculteur devient moins fréquente, mais le contrôle reste régulier, mais c’est surtout la saison de la récolte de miel. Toutefois, l’opération la plus importante est celle avec laquelle il procède au choix de jeunes reines pour assurer de nouvelles générations, de même que la disposition de hausses. L’automne comprend le contrôle des provisions, elle coïncide avec la fin de la miellée. C’est aussi la meilleure période pour vérifier la ruche afin de prévenir des maladies comme le varroa, en faisant des examens et des analyses. L’hiver réclame, à son début, l’isolation de la ruche pour faire face au grand froid. C’est la saison pendant laquelle les matériels doivent être nettoyés et préparés pour les prochaines saisons.
Les opérations détaillées de l’apiculteur pour chaque mois
Chaque mois, pour chaque saison, signifie une ou plusieurs opérations à faire pour l’apiculteur. Les mois de décembre et de janvier signifient « offrir du bon repos aux abeilles ». L’éleveur doit les protéger en isolant la ruche et en offrant plus d’obscurité pour éviter que les abeilles sortent à l’extérieur. Il se pourrait qu’un nouvel emplacement soit nécessaire. Les mois de février et mars ont pour objectifs « une parfaite ponte et une colonie en bonne santé ». Cela se traduit par une bonne nourriture de la colonie en confectionnant du sirop. C’est également le renouvellement de la reine, la pose des hausses, et de l’opération de transhumance.
Les mois d’avril et de mai consistent à la réorganisation du couvain et du remplacement des cadres. Le but est d’assurer « le développement de la colonie ». Le mois de juin et du début de juillet sont ceux de la récolte de la fin des floraisons. Cette période doit faire l’objet d’un contrôle minutieux des états des chausses, d’un traitement de la nouvelle colonie contre le varroa. La seconde moitié du mois de juillet et le mois d’août permettent de se « préparer de la ponte ». L’apiculteur doit procéder à l’extraction des hausses plutôt denses. Le nettoyage de la ruche et le stockage de miel doivent se faire également à cette période.
Les deux mois de ponte automnale sont le mois de septembre et le mois d’octobre. Les provisions commencent à être moins importantes, l’apiculteur doit alors entamer l’alimentation, celui avec du sirop. L’ajout d’une grille spéciale qui permettra de prévenir l’invasion des visiteurs indésirables, entre autres les souris et les frelons. Il est conseillé de couvrir la ruche de papier-bulle ou de polystyrène pour l’isoler du froid. L’apiculteur doit également couper les branches d’arbre qui risqueraient de tomber sur la ruche. Le mois de novembre se résume à l’isolation de la ruche pour la préserver du froid, de l’humidité, ainsi que du vent, mais également des rongeurs.
La vie de la ruche pendant chaque saison
La ruche au fil des saisons se manifeste par plusieurs missions des différentes castes. Si la reine s’occupe essentiellement de la reproduction et que les faux-bourdons n’ont presque pas de rôles à jouer, à part la fécondation de la reine, les ouvrières remplissent plusieurs missions tout au long de leur vie. Les activités des abeilles se traduisent par une phase plutôt passive et par une phase laborieuse.
Les activités durant les saisons dans la ruche
Le début de printemps signifie aux abeilles la période de développement. C’est la saison de plein régime et les ouvrières sont en plein besogne. Les « architectes » commencent à donner une structure aux cellules du couvain pour recevoir les prochains œufs. Les nourricières s’occupent de la nourriture des larves qui venaient de naître. Certes, les abeilles butinent peu, mais les activités se concentrent surtout dans la ruche. La reine, quant à elle, procède à l’utilisation de signaux chimique pour encourager sa colonie.
L’été est aussi une saison très animée pour les abeilles. Les deux miellées, celle du printemps et celle de l’été donnent de bonnes provisions, en qualité et en quantité. Ainsi, c’est pendant la période estivale que les abeilles stockent du nectar, du miellat et du pollen. En général, cela servira de réserves pour les jours de pluie pendant lesquels les abeilles ne butinent pas, mais également pendant l’hiver. C’est ainsi que les ouvrières chassent les faux-bourdons, des mâles qui ne servent qu’à la fécondation de la reine. C’est surtout la saison de production de miel, toute la colonie s’active.
Les saisons dans la ruche comportent aussi du repos
L’automne est une saison mi- active mi- inerte. C’est la fin de la miellée et seules quelques abeilles butinent encore pour récolter du nectar, quand le temps leur permet de sortir dehors. On note une nette diminution de la mobilisation dans la ruche, tous les individus s’apprêtent à accueillir le froid. C’est la saison de la grappe, une concentration d’abeilles à l’avant de la ruche. En automne, une colonie doit disposer d’au minimum de 15 kg de miel afin d’assurer un bon hivernage.
L’hiver est synonyme d’une mobilité réduite au minimum. Les activités des abeilles se focalisent alors sur le nourrissement de la colonie pour assurer son échauffement. On remarque pendant cette saison que les abeilles se concentrent au milieu de la ruche, en formant une boule, pour se réchauffer. La reine diminue également sa ponte et le couvain devient presque inexistant. Il est conseillé de ne pas déranger les abeilles pendant l’hiver.
Un cycle de vie pour chaque saison
La ruche au fil des saisons s’exprime par des activités des abeilles, par celles de l’apiculteur, mais également par un cycle bien établi. Chaque saison se définit par l’état de chaque individu et celui de la ruche. Le cycle de vie sera défini par deux grands facteurs : le climat et l’environnement.
L’hiver à la ruche
L’hiver est une saison plutôt calme et inactive, les abeilles vivent dans la ruche, accumulées et resserrées pour se tenir au chaud et garder une certaine température. Les frissonnements des muscles assurent donc cette chaleur. Une colonie consomme environ 1 kg de miel par mois et un peu plus pendant la période hivernale pour pourvoir le besoin en énergie. Les abeilles sortent quand le temps est plus clément pour pouvoir se débarrasser des déchets de la ruche et pour leur propre défection. Les abeilles adultes de l’hiver sont celles qui naissent en automne et vivent près de 6 mois. Peu de couvain, voire aucun caractérise l’hiver, ce qui risque de faire disparaître une colonie. Ceci est dû à l’insuffisance ou à l’absence de provisions, à l’état des abeilles qui pourraient faire l’objet de maladie, notamment le varroa destructor.
Le printemps
Au printemps, les abeilles d’été prennent le devant. Une nouvelle saison est relancée par de nouvelles générations, celles qui sont nées des 2000 à 3000 œufs pondus par la reine jusqu’au mois de mars. Une ruche se compose de 4 à 6 ruches au début du printemps pour une ruche Dadant. Les abeilles se préparent à la première miellée, le pollen et le nectar sont en profusion et la nourriture des couvains est ainsi assurée. Les premiers mâles sont sortis de leur cocon et la colonie continue son développement. Tout au long du printemps, les butineuses sont en nombre plus important par rapport aux ouvrières. Le printemps est souvent synonyme d’essaimage instinctif, quand les abeilles d’une colonie se sentent à l’étroit. Les raisons peuvent être également celle de l’âge assez avancée de la reine ou de son état en général. Si l’apiculteur procède à la division de la ruche, de nouvelles colonies seront alors formées dans d’autres ruches.
L’été
L’été est la saison de la diminution des pontes. Elle coïncide également à la disparition des abeilles des saisons précédentes. Une autre miellée, celle de l’été, permet de tenir la colonie en pleine activité. C’est la saison de l’accumulation des réserves. La chaleur à son apogée, atteignant les 36°C dans la ruche, les ventileuses feront tout leur possible pour aérer et maintenir une température ambiante. C’est la saison qui requiert une grande réserve d’eau, l’apiculteur doit veiller à mettre des abreuvages à proximité. La reine ralentit la ponte et les ouvrières chassent les faux-bourdons mâles qui ne remplissent aucune mission et qui « dévorent » la réserve en provisions, vers la fin du mois d’août.
L’automne
En automne, on note une importante baisse de la floraison et le reste de flore printanier est beaucoup moins abondante, voire inexistante. La reine pond les derniers œufs et la préparation à l’hivernage bat son plein, les 2000 œufs par jour du printemps sont loin, les pontes sont réduites à 200 œufs par jour. C’est une période de transition et les cellules vacantes du couvain serviront à emmagasiner les dernières miellées afin de prévoir les besoins en hiver. Les dernières larves seront nourries avec un taux important en protéines pour garantir une certaine robustesse et pour assurer leur longévité.
Conclusion
En résumé, les saisons dans la ruche suivent le cycle biologique des abeilles, chaque caste aura le sien. Évidemment, cela dépend de l’environnement, de la condition climatique et de l’espèce des abeilles. Mais en général, les caractéristiques de chaque saison seront les mêmes, et elles sont définies par diverses périodes. L’apiculteur doit aligner ses activités à celles des abeilles, dès l’installation de la ruche à la récolte de miel. Les saisons dans la ruche constituent le calendrier apicole permettant de définir l’état de la ruche et de la colonie, les missions des abeilles et les opérations que doit faire l’éleveur. Ainsi, Il faut s’y conformer pour pérenniser l’élevage et optimiser les rendements.
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