Parmi les maladies qui peuvent toucher la ruche, la loque européenne atteint particulièrement le couvain. L’apiculteur doit la reconnaître et prendre les mesures adéquates, car elle est souvent méconnue et difficile à déceler. Atteignant le couvain, cette maladie peut ainsi passer inaperçue et, souvent, il est trop tard pour limiter les dégâts, il est donc essentiel de tout savoir sur la loque européenne pour mieux la traiter.
Loque européenne : qu’est-ce que c’est ?
La loque européenne est une maladie bactérienne qui touche le couvain d’une ruche. Cette bactérie est appelée Melissococcus plutonius, ne forme pas de spores, mais son évolution est plutôt rapide. Cette bactérie atteint le couvain ouvert et tue ainsi les larves. Comme elle est extrêmement contagieuse, sa prolifération se fait très rapidement si l’apiculteur ne prend pas des mesures.
Quelques espèces d’abeilles sont particulièrement susceptibles d’être touchées par cette maladie, en l’occurrence Apis mellifera, Apis cerana et l’Apis laboriosa. Cette maladie peut toucher tous les couvains d’un rucher si l’apiculteur ne la découvre pas à temps. Il est à noter que d’autres bactéries peuvent accentuer la contamination pour rendre épidémique la maladie.
Comment se manifeste-t-elle ?
La loque européenne est une maladie spécifique du couvain ouvert. Le premier symptôme se manifeste au niveau de la position des larves, bizarrement, elles se redressent. La maladie se manifeste aussi par une couleur jaunâtre virant au noirâtre et brunâtre des larves atteintes. Ces larves se transforment ensuite en bouillie ou en masses granuleuses. Des écailles de couleur brune se forment ensuite, elles ne sont pas collées aux larves. Toutefois, même si la maladie touche essentiellement le couvain ouvert, les larves malades peuvent se trouver sous opercules qui se caractérisent par ses formes affaissées.
La ruche dans laquelle le couvain est atteint de cette maladie se reconnaît par une odeur forte et désagréable. Elle peut dégager une odeur semblable à celle du fromage, à celle de la transpiration des pieds ou à celle de l’acide. C’est ainsi que cette maladie est également appelée « loque puante ». Quand la maladie se propage dans la colonie, l’aspect du couvain forme une mosaïque, une odeur de putréfaction persiste et les abeilles sont moins dynamiques puisque les générations n’ont pas été renouvelées.
Quelles en sont les causes ?
Les couvains sont exposés à la loque européenne à cause de quelques facteurs favorisants. La saison printanière avec encore de la fraîcheur et un couvain trop mature avec peu de nourrices peut déséquilibrer le couvain. Le remplacement trop précoce des butineuses mortes par les nourrices et de nouveaux essaims composés de trop peu d’abeilles adultes présenteraient un risque à la maladie.
La présence de Varroa destructor fragilise également le couvain en compromettant la qualité de la gelée nourricière. L’insuffisance de pollen, en qualité et en quantité, serait également la cause. Une mauvaise météo qui empêche les butineuses de remplir leurs missions pourrait aussi en être la raison. L’apiculteur doit inclure dans ses responsabilités le renouvellement des cadres, les contrôles sanitaires et la désinfection des matériels et équipements.
Comment la diagnostiquer et la spécifier ?
Les symptômes cités ci-dessus peuvent définir la loque européenne, toutefois, il faut faire quelques analyses profondes pour en être sûr. L’apiculteur doit ainsi envoyer au laboratoire quelques échantillons de couvain, à raison de 10 cm sur 10 cm qui contiennent 15 cellules au moins. Il appartient au laboratoire de faire une bactérioscopie, avec un PCR ou non. Un kit de détection existe qui donne des résultats rapides et fiables après utilisations sur 5 larves prélevées du couvain.
Il faut savoir qu’il est facile de confondre la loque européenne avec la loque américaine. Les deux maladies se manifestent par les opercules affaissés ou percés, seulement, pour la loque américaine, les larves mortes s’adhèrent au couvain. On peut aussi la confondre avec le couvain sacciforme, mais, dans ce cas, ce sont les nymphes qui se redressent avec du liquide dans leur partie inférieure. Le couvain en mosaïque traduirait aussi la présence de varroose, mais seules les analyses peuvent donner les résultats exacts. Il se pourrait également que ces maladies soient présentes, simultanément avec la loque européenne.
Modes de transmission de la loque européenne
La loque européenne est très contagieuse, elle se propage facilement. La transmission peut se faire à plusieurs niveaux. À l’intérieur de la ruche, la transmission se fait de la nourrice à la larve, et également de la larve aux nettoyeuses. L’échange de nourritures, ou trophallaxie, entre les abeilles expose la colonie à la contagion. La transmission peut aussi se faire entre les ruches d’un même rucher. La maladie se transmet par le biais d’un pillage ou par dérive. Du matériel contaminé qui n’a pas été désinfecté et qui est utilisé pour plusieurs ruches présentent des risques. Nourrir les couvains d’une autre ruche avec du miel contaminé ou par de échanges de cadres est à éviter.
Il se pourrait également que les ruchers soient également exposés à la transmission. La maladie peut se propager par l’installation d’un essaim malade. Le pillage et le furetage seraient des moyens de transmission entre ruchers. Cette maladie peut passer d’un rucher à un autre par transhumance. Du matériel infecté, du miel contaminé sont des facteurs compromettants et servent de grandes portes pour la maladie. Un rucher abandonné ou mal-tenu qui se trouve à proximité présenterait une réelle menace.
Comment se débarrasser de la loque européenne ?
Si la maladie est déjà annoncée, il est important de contacter les organismes qui s’occupent de la santé apicole de votre région, entre autres le GDSA ou Section apicole de GDS. Certains apiculteurs utilisent de l’antibiotique pour combattre la maladie, mais cela est plutôt interdit en France. Le mieux est de faire usage d’autres moyens pour éradiquer les souches. Si la maladie est à son début, quand vous constatez que des larves deviennent jaunes et quelques-unes mortes, le mieux est de retirer et de brûler les cadres infectés. Il faut également créer un blocage de ponte pour que les abeilles puissent nettoyer.
Si l’infection est déjà à un certain stade plus avancé, mais si la colonie reste encore assez forte, il est important de transvaser des cires neuves et de mieux nourrir les couvains et le reste de la population de la ruche. Dans le cas où la colonie subit une infection importante, c’est-à-dire plus de la moitié des cadres, le mieux est de détruire les cadres et toute la colonie pour ne pas propager les épidémies. La désinfection de toute la ruche n’est pas à écarter. Il faut savoir qu’une ruche infectée pourrait contaminer tout un rucher. Et il faut savoir que, dans tous les cas, que ce soit pour un début de la maladie ou pour des cas plus graves, il est préconisé de bien nourrir la colonie.
Quelles sont les préventions à prendre ?
La loque européenne peut être bénigne, mais sa propagation pourrait impliquer les futures générations. Pour prévenir cette maladie, il faut offrir une bonne hygiène au rucher. L’apiculteur doit également veiller à ce que la réserve Il est alors important de traiter toute la colonie ainsi que la ruche. Une surveillance systématique est à faire pour éviter la contamination trainer. Et il serait mieux d’éviter toutes manipulations des sources contaminées, à savoir le miel, les cadres, les cires et autres. Veillez à ce que les nourritures soient suffisantes et de bonne qualité.
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