En France, la consommation annuelle de miel s’élève à environ 45.000 tonnes, soit 600 grammes par habitant par an. Pourtant, la production française est particulièrement en deçà, s’élevant à environ 9000 tonnes par an seulement. Le reste de faux miel est importé de partout dans le monde, et un quart de nos besoins d’importation est assuré par la Chine. Pourtant, il faut savoir que ces miels, dont une grande partie des miels chinois, sont reconstitués artificiellement pour donner au final un faux miel, ou un miel frelaté, ou encore un miel dénaturé. Petit zoom sur ces miels trafiqués qui inondent les rayons de nos supermarchés.
Qu’appelle-t-on miel frelaté ?
Ainsi, un miel frelaté est un miel dénaturé, artificiel ou falsifié. S’il est de coutume d’associer le miel à de nombreuses vertus pour la santé, il se trouve qu’un miel frelaté ne possède plus de propriétés cicatrisantes, antibactériennes, etc. Ce n’est plus qu’un produit bon à sucrer et/ou à parfumer votre thé. Pour commencer, un vrai miel n’est généralement pas aussi liquide que ce que l’on retrouve habituellement dans les grandes surfaces.
Les industriels ont alors fait en sorte de concevoir un produit qui réponde plus aux besoins des gens : un beau miel non cristallisé, facile à tartiner, propre, etc. Pour ce faire, ils liquéfient le miel de sorte qu’il ne retrouve plus sa viscosité naturelle. Or, ce procédé va détruire toutes les vertus santé du miel, car il va être pasteurisé, autrement dit, chauffé à plus de 71°C. Le miel va devenir inerte, et n’offrira aucune qualité nutritionnelle. On parle alors de miel dénaturé.
Les faux miels, eux, sont surtout composés de sirop de maïs ou de riz, enrichis avec du pollen. Si vous regardez bien les miels proposés dans les supermarchés, ils sont particulièrement beaux, clairs, bien liquides. Or dans ce cas, il faut se méfier, car le vrai miel a tendance à avoir une texture épaisse et crémeuse, sauf quelques exceptions telles que le miel d’acacia qui est naturellement plus liquide que les autres.
En d’autres termes, il y a le miel frelaté (plus aucun nutriment dedans), et le faux miel qui est tout simplement une contrefaçon.
La composition d’un bon miel
Un bon miel, ou un miel non frelaté, a ainsi généralement une composition avec une texture épaisse et crémeuse, et ce à juste titre puisqu’il ne devrait être composé que d’environ 18% d’eau. Or, un miel chinois peut afficher un taux d’humidité pouvant atteindre 35%. À titre informatif, un bon miel est composé à 80% de glucides (sucres), à 18% d’eau, à moins de 1% de protides ou d’acides aminés, à 0,5% de sels minéraux (magnésium, potassium, sodium, zinc, etc.). À ce propos, il convient de noter que les miels les plus foncés sont les plus riches en minéraux.
On retrouve également dans le bon miel des acides organiques, de nombreuses vitamines (B1, B2, B3, B5, B6, B8, A, B9, D, K), des lipides (acides gras, triglycérides), ainsi que de nombreux composés organiques, des facteurs antibiotiques naturels, du pollen, etc.
Ce qu’il faut comprendre, c’est que l’être humain ne conçoit pas le miel. Cette tâche est réservée aux abeilles. L’être humain ne fait que récolter le miel et mettre ce dernier en bouteille ou en pot. Il ne doit en aucun cas ajouter d’autres composants. Pourtant, certains apiculteurs vont aussi jusqu’à acheter du faux miel, pour le mélanger à leur vrai miel, afin d’obtenir une plus grande quantité.
Comment lutter contre le miel frelaté ?
Dans tous les cas, rien ne vaut d’acheter du miel directement auprès d’un apiculteur de confiance. Il pourra vous renseigner sur les procédés d’extraction qu’il applique, il vous parlera de ses abeilles avec passion et sincérité. Cela permet aussi d’encourager les apiculteurs et d’entretenir ce tissu économique. C’est un deal gagnant/gagnant : vous profitez d’un vrai miel, l’exploitant profite de bonnes ventes.
Par ailleurs, la traçabilité du miel est l’un des moyens pour lutter contre ce fléau. Cela passe par une action coordonnée entre tous les acteurs (apiculteurs, agriculteurs, vétérinaires, industriels, scientifiques, etc.). Dernièrement, on parle de ruches connectées, offrant la possibilité de géolocaliser les ruches, d’avoir un suivi précis de la production de miel, des traitements sanitaires, etc. Tout est consigné dans une base de données électronique. Cela facilite énormément le suivi de la production jusqu’à la mise à disposition des industriels.
Cela dit, il est aussi important de se renseigner sur les différents labels (AOP, AOC, AB, Label Rouge, etc.) et de les repérer lors de l’achat.