Comment faire démarrer une entreprise d’apiculture ? Quels genres d’abeilles sont les plus appropriées ? Comment fait-on pour les domestiquer ? Combien ça coûte ? Mon terrain est-il suffisant et adapté pour une telle initiative ? Toutes ces questions que devrait se poser un aspirant apiculteur se résument en fait en une seule : comment devenir apiculteur ? Zapiculture vous explique tout.
La formation pour devenir apiculteur
Il n’existe pas au sens strict du mot de formation spécifique pour le métier d’apiculteur. Cette profession s’apprend, comme diraient les anciens, sur le tas. Ce qui implique que si vous voulez vraiment l’embrasser, – même en tant qu’amateur – il va vous falloir en apprendre les rudiments auprès d’un apiculteur chevronné qui vous transmettra son savoir-faire à l’ancienne.
Si toutefois vous tenez à adopter une approche un tant soit peu plus scientifique, vous pourrez suivre une formation professionnelle sanctionnée par un Brevet Professionnel Agricole. Cet enseignement vous permettra non seulement de connaitre les bases de l’apiculture et le matériel nécessaire à sa pratique, mais aussi de connaitre les pratiques nécessaires en termes de gestion de l’exploitation d’un rucher. Si vous voulez vraiment en faire une profession, l’idéal serait de compléter cette formation par des études de gestion d’entreprise.
L’environnement contextuel de l’apiculture
Les statistiques mondiales placent les Français parmi les plus grands consommateurs de miel de la planète. La demande étant sans cesse croissante, le nombre d’apiculteurs a lui aussi augmenté de manière sensible. A l’heure actuelle, il existe quelques 1 400 000 ruches en France qu’exploitent 80 000 apiculteurs.
Le revenu d’un apiculteur est proportionnel à la force de production et de la densité de la population des abeilles. En conséquence, il faut avoir une exploitation d’assez grande taille pour pouvoir en vivre en tant que professionnel. Il faut un minimum de 400 ruches pour pouvoir atteindre le niveau du Smic.
La réussite dans ce métier dépend aussi de votre force de vente et de votre habileté à promouvoir votre miel, mais tous les espoirs sont permis, car la production nationale est très en deçà de la demande.
Cette entreprise est également très sensible aux aléas météorologiques et dans cette optique, il faut se montrer très réactif par rapport aux fluctuations du marché et plus particulièrement lorsqu’arrive la haute saison. Il faut par ailleurs se préparer à embaucher, ne serait-ce que de façon ponctuelle lorsque vous aurez à entretenir les ruches, car ces dernières sont très lourdes, donc difficiles à manipuler.
Dernier point important de ce chapitre, les colonies d’abeilles ont tendance à dépérir depuis quelques temps et il n’est pas rare de voir des ruchers abandonnés faute d’entretien suffisant et parce que l’on n’a pas assez fait attention au danger que représente le varroa, le prédateur numéro un des abeilles.
Les pré-requis pour exploiter le miel
L’apiculture est une profession qui demande un dévouement total. La première chose que l’on doit se mettre en tête avant de débuter est que c’est un métier des plus chronophages. Il faut avoir du temps à dépenser en dur labeur si l’on veut réussir. En effet, l’entretien des ruches, la nourriture à donner aux abeilles lorsque les conditions météorologiques ne sont pas favorables, la préparation des magasins pour la récolte etc., tout cela demande du temps voire une totale abnégation.
Donc il faut littéralement avoir les reins solides pour pouvoir embrasser cette profession, et l’on doit s’attendre à travailler toute l’année, sauf lorsque vient le temps pour les abeilles d’hiberner. Cela veut dire un travail continu sur neuf mois consécutifs dans des conditions climatiques quelquefois difficiles.
Entre autres qualités, l’apiculteur débutant se devra d’être un bon gestionnaire et un bon comptable, car en général c’est une activité entrepreneuriale à part entière. Il lui faudra aussi être un bon commercial parce qu’il devra se montrer avenant et conciliant lorsqu’il s’agira de négocier la vente de ses produits.
Enfin, il faut bien évidemment être au fait des diverses réglementations qui entourent le métier d’apiculteur et sa pratique, notamment dans un environnement urbain.
Le métier d’apiculteur en un mot
De par sa qualité d’éleveur d’abeilles, l’apiculteur remplira les fonctions de collecteur et de vendeur de miel tout d’abord, puis de gelée royale, de propolis qui sont des dérivés du produit de base. En ce sens il aura pour rôle principal de trouver des débouchés pour ses produits auprès des distributeurs ou en les vendant directement.
L’apiculteur se doit d’avoir des connaissances innées ou acquises de la gestion de l’environnement entourant ses colonies d’abeilles.
En effet la qualité et la variété du miel produit en dépendent. En plus de la production et de la commercialisation de miel, l’apiculteur a la responsabilité entière de l’élevage de ses abeilles, donc de l’hygiène des ruches sur son territoire. Il devra donc les visiter à intervalles réguliers et s’assurer de la bonne santé de la reine dans chacune de ses ruches.
Le métier d’apiculteur peut se faire en solo, mais vu la multiplicité des tâches à faire, il est conseillé de s’entourer de collaborateurs compétents. Cela va de soi, ce métier s’adresse bien entendu aux personnes n’ayant aucune prédisposition aux allergies.
La commercialisation du miel
Après avoir fait le tour des différents paramètres autour desquels s’articule le métier d’apiculteur, il faut tout de même parler des considérations purement pécuniaires, car c’est une profession qui, l’on s’en doute, exige un apport financier. Il n’est pas inutile de se renseigner sur les différentes facilités accordées au régime de l’auto-entreprenariat puisqu’en principe, c’est de ce régime que va dépendre votre activité.
Ceci dit, tout dépendra de la dimension que vous pensez donner à votre exploitation et de l’environnement entourant vos terres. Il est évident que votre miel sera plus compétitif si vous habitez une région agricole où le bio est de rigueur. Dans le cas contraire, il faut s’attendre à ce que votre production soit dépréciée.