Le frelon européen

Le frelon européen : allié pour les abeilles


Le frelon européen souffre d’une mauvaise réputation, et pourtant il n’est pas particulièrement agressif, surtout comparé à son cousin, le frelon asiatique. Sa piqûre n’est pas plus dangereuse que celle de l’abeille, étant donné que son venin est moins toxique. Mais savez-vous que ce frelon peut même être utile aux apiculteurs ? En effet, il consomme les fausses teignes de la cire qui ravagent les ruches. Il peut par conséquent devenir un véritable allié pour les abeilles.

Qui est le frelon européen ?

De son nom scientifique vespa crabro, c’est une guêpe sociale qui a la particularité d’être trois fois plus grande qu’une guêpe classique. Il fait partie de la famille des Vespidés, une des espèces de guêpes les plus grosses. La reine peut de fait atteindre les 35 mm, tandis que les autres membres de la colonie mesurent en moyenne entre 18 et 28 mm.

Cette espèce de frelon est originaire d’Europe et du nord de l’Asie. Mais vespa crabro a été introduite en Amérique du Nord et en Amérique du Nord. Elle est notamment présente sur l’ensemble du territoire européen, plus concrètement dans les régions boisées qu’elle apprécie particulièrement. 

En termes de nourriture, il s’agit d’un insecte carnivore se nourrissant essentiellement de mouches. Mais il est aussi friand de chenilles, de papillons, de criquets, de sauterelles et même d’autres guêpes. En revanche, il s’attaque rarement aux abeilles.

Ce frelon construit son nid dans les souches d’arbres, les troncs, mais peut également investir nos habitations en s’installant dans nos greniers ou nos cheminées. Il couvre son nid d’une enveloppe assez épaisse, de couleur brune. Malgré cela, son nid n’est pas d’une grande solidité, en raison des matières avec lesquelles il est construit (à base de bois pourri).

Dans une colonie de frelons, on compte en moyenne une centaine d’individus. Son apogée est atteint mi-septembre environ, et elle périt à l’arrivée des froids d’automne. Les seuls survivants seront alors les jeunes femelles qui ont été fécondées. Il appartiendra alors à ces dernières de générer les nouvelles colonies.

La reine fondatrice pond 40 œufs par jour en moyenne. Les nouvelles reines s’accouplent quant à elles avec les faux-bourdons (les frelons mâles). Une fois fécondées, ces nouvelles reines se cherchent un lieu où loger pour l’hiver. Les ouvrières ont quant à elles pour tâches de fournir la nourriture à l’ensemble de la colonie, et d’entretenir le nid.

À quoi ressemble t-il ?

Comme nous l’avons mentionné, il ressemble à une guêpe, mais en plus grand. Comme les guêpes, les frelons font partie de l’ordre des Hyménoptères. Cela signifie que leurs ailes sont jointes. Ainsi, les ailes postérieures des frelons rejoignent les ailes antérieures par le biais de petits crochets (appelés « hamuli). 

Sa couleur varie en fonction des zones géographiques. Il peut donc apparaitre sous 9 couleurs, mais en général, le jaune, le roux et le noir sont les couleurs dominantes sur l’ensemble de son corps.

En effet, les ailes sont rouge orangé et l’abdomen est pétiolé, de couleur orange et rayé de brun. Ce frelon possède donc un abdomen jaune, rayé de noir. Sa tête et son thorax tendent vers le roux tandis que ses pattes sont brunes. Les yeux des frelons sont en forme de C et très saillants. 

Cependant, outre la taille, il existe quelques différences entre les femelles et les mâles chez les frelons. Les antennes des mâles sont constituées de 13 segments alors que les antennes des femelles n’en possèdent que 12. De même, l’abdomen est différent. Chez les femelles, il comprend 6 segments visibles, contre 7 chez les mâles.

Enfin, les femelles possèdent un ovipositeur qui leur permet de déposer les œufs dans les alvéoles, ce que les mâles n’ont pas. 

Une entente relative entre lui et l’abeille

C’est est un grand prédateur. Il lui arrive de s’attaquer aux abeilles, mais cela se fait de manière nettement plus anecdotique, par rapport au frelon asiatique. Il est donc moins dangereux, aussi bien pour l’homme que pour les abeilles.

Pour les apiculteurs, le frelon peut être considéré comme un véritable allié, en termes de protection des ruches. Mieux encore, il peut parfois être bien utile aux abeilles. En effet, il s’attaque à la fausse teigne de cire. Cette dernière est un insecte lépidoptère de la famille des pyralidés. Elle nuit fortement aux ruches, car sa larve se nourrit des rayons de cire des ruches. Par conséquent, elle peut y causer des dégâts considérables.

Le frelon est un grand consommateur de fausses teignes de la cire d’abeilles. Il a pour habitude de chasser dans un rayon de 1500 mètres autour de son nid. Il s’agit là de son territoire, et il ne le partage pas avec le frelon asiatique.

De ce fait, ce type de frelon peut devenir un véritable allié pour les abeilles, si bien que certains apiculteurs ont pris soin d’implanter des nids de frelons à proximité de leurs ruches. Le frelon jouera alors le rôle de gardien des ruches, et se chargera de se débarrasser des indésirables fausses teignes de cire.

Comment les distinguer d’un frelon asiatique ? 

Il n’est pas rare de les confondre avec les frelons asiatiques. Pourtant il est important de savoir distinguer les deux car les conséquences d’une piqûre par exemple sont différentes. De même, les frelons asiatiques sont en général plus agressifs. Il faut donc éviter de s’approcher de leurs nids.

Les frelons asiatiques sont très agiles en vol et ils peuvent réaliser un vol stationnaire devant la ruche pendant de longues durées. Ils ont aussi tendance à attaquer à plusieurs et en rafale, ce qui peut provoquer de nombreuses piqûres. Enfin, il est important de noter que contrairement aux frelons européens, les frelons asiatiques sont un danger pour les abeilles.

Outre cette différence de comportement de vol, il existe d’autres différences pour distinguer ces deux espèces de frelons. Tout d’abord, leurs nids sont différents. Ils construisent le plus souvent leur nid dans des lieux abrités comme les troncs des arbres par exemple. Leurs nids sont souvent dans l’obscurité et possèdent une grande entrée (de plus de 10 cm). Cette entrée se trouve plutôt vers le bas du nid et elle est toujours orientée vers le sud.

Les nids des frelons asiatiques sont différents. Un nid de frelon asiatique possède une petite entrée (moins de 4 cm). Le nid possède également des petites écailles caractéristiques (contrairement à celui du frelon européen qui ressemble à une boule de papier mâché). Enfin, il est souvent bien en vue, en pleine lumière. 

Il existe aussi des différences physiques entre les deux espèces. Le frelon asiatique (soit vespa velutina) est d’apparence plus sombre que son cousin vespa crabro. Il possède un thorax brun et noir, une tête orange avec un front noir et un abdomen orné d’un anneau orangé.  Lorsqu’il est en vol, ses longues pattes de couleur jaune pendent à l’arrière de son corps. 

Est-ce que ces frelons ont une reine ? 

Tout comme les abeilles, les frelons vivent en communauté, au sein d’une colonie. Les colonies de frelons, qu’ils soient européens ou asiatiques, sont composées d’une femelle reproductrice (la reine) et de femelles stériles (les ouvrières). Pendant la période de reproduction, la colonie accueille des mâles et des femelles sexuées, ce sont les futures fondatrices des nouvelles colonies. 

Donc pour répondre simplement à la question, comme pour les abeilles ou les guêpes, les colonies de frelons possèdent une reine.

Comment reconnaître une reine ? 

Comme nous venons de le voir, il y a des reines dans les colonies de frelons. Cependant, il existe une différence entre les deux espèces. En effet, chez les frelons asiatiques la reine a une taille plus imposante que la reine des frelons européens. Pour les frelons asiatiques la reine mesure environ 4 cm contre 3 cm chez les frelons européens. 

De plus, la reine des frelons asiatiques apparaît également plus tôt, autour de février / mars. La reine vespa crabro quant à elle fait son apparition à partir du mois de mai. 

Pour identifier la reine, il faut aussi observer sa taille. En effet, les reines sont plus grandes que les ouvrières. En moyenne, une reine peut mesurer jusqu’à 35 mm (contre 18 à 28 mm pour les autres membres de la colonie). 

Si un spécimen plus gros est présent dans votre jardin et qu’il a l’air d’être seul, il peut s’agir d’une reine à la recherche d’un abri où démarrer la construction son nid. 

Quel est son cycle de vie ? 

Les frelons ont un cycle de vie très court, une année en moyenne. Sauf les jeunes femelles fécondées. En effet, ces dernières survivent à l’hiver afin de pouvoir fonder les nouvelles colonies l’année suivante.

Au début du printemps (avril / mai) la reine va chercher un endroit où commencer la construction de son nid. Généralement des troncs d’arbres creux, des charpentes en bois…  Une fois l’endroit idéal trouvé, elle s’attelle à la construction de son nid qui ressemble à une grosse boule de papier mâché.

Ce nid contiendra les premières alvéoles qui recevront les premiers œufs pondus par la reine.  Les premières larves éclosent autour du mois de mai, elles donnent ainsi naissance aux premières ouvrières, qui une fois le stade nympha terminé vont devenir des frelons adultes stériles.

Leur rôle est d’agrandir le nid et d’aller chercher de la nourriture pour la reine qui se consacre désormais uniquement à la ponte d’œufs. C’est à la mi-septembre que la colonie bat son plein avec la naissance de mâles et de nouvelles reines (fertiles). Cela va permettre aux reines d’être fécondées et de pouvoir quitter le nid pour trouver un endroit où hiberner.

En effet, comme nous l’avons évoqué, seules les reines survivent. Les autres membres (mâles, ouvrières, femelles stériles) ne survivent pas à l’hiver. 

Est-il dangereux ?

Il est courant d’entendre dire qu’il faut se méfier de lui. Pourtant, ce n’est pas vrai. Les frelons sont des animaux paisibles, à condition de ne pas trop s’approcher du nid. En effet, comme les abeilles ou les guêpes, les frelons chercheront à défendre leur nid et la colonie.

Cela signifie que les frelons qui se trouvent près du nid (environ 2 ou 3 mètres autour du nid) auront plus tendance à être agressifs si vous vous approchez. Si vous vous trouvez en dehors de la zone de nidification, les frelons ne vous attaqueront pas sans raison. 

Pour éviter toute attaque, certains comportements sont à proscrire : 

  • les mouvements rapides ; 
  • le blocage de la trajectoire de vol ; 
  • les vibrations (particulièrement faire vibrer le nid) ;
  • toucher le nid.

En restant calme, vous pourrez sans problème observer la vie des frelons sans risque de piqûre. Des recherches scientifiques ont montré que ses piqûres ne sont pas plus dangereuses que les piqûres d’abeilles ou de guêpes. 

Alors même si leur taille et le bruit de leur vol sont impressionnants, n’ayez crainte ces frelons ne sont pas dangereux. 

Pourquoi il ne faut pas les tuer ? 

Comme nous l’avons mentionné, ces frelons ne sont pas dangereux, et en cas de piqûre leur venin n’est pas mortel. Il n’y a donc aucune raison de les tuer.

De plus, les frelons sont de véritables alliés pour l’apiculture. En effet, ils ne s’attaquent pas aux abeilles, mais aux teignes de cire, qui elles, nuisent aux ruches.  D’ailleurs, dans certains pays (notamment l’Allemagne) ils sont considérés comme une espèce protégée pour son utilité pour les ruches.

Si vous trouvez un nid de frelons dans votre jardin, ne le détruisez pas. Faites appel à un professionnel pour qu’il enlève le nid s’il vous gêne. Sinon laissez-le où il est, la colonie partira à l’hiver de toute façon.